Au cours des dernières années, au moins 4 revues systématiques ont été publiées sur les effets thérapeutiques du Reiki2-5. Peu d’études cliniques ont satisfait les critères de sélection requis pour être prises en considération. Les conclusions des revues sont unanimes : la qualité méthodologique des recherches réalisées jusqu’à maintenant est déficiente. Les preuves scientifiques sont
donc actuellement insuffisantes pour affirmer que le Reiki est une approche thérapeutique efficace en pratique clinique.
Recherches:
Contribuer à la réadaptation à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Un essai clinique aléatoire publié en 2002 a évalué l’efficacité du Reiki comme ajout au protocole de réadaptation chez des patients hospitalisés ayant subi un AVC6. Cinquante participants ont été répartis en 4 groupes : séances de Reiki avec un maître, séances de Reiki avec un praticien, séances de Reiki simulées ou encore aucune intervention. Les participants ont reçu, sur une période de 2 ½ semaines, de 6 à 10 traitements de 30 minutes chacun. Les résultats ont indiqué que le Reiki aurait un effet limité et sélectif sur l’humeur et le degré d’énergie. Par contre, il n’aurait pas d’effet significatif sur l’indépendance fonctionnelle dans des activités quotidiennes comme manger, se vêtir, se déplacer, etc., ni sur la dépression.
Réduire la douleur. Une étude aléatoire réalisée en chassé-croisé a examiné l’effet du Reiki combiné à la thérapie LeShan (une technique similaire de guérison) sur la douleur suivant l’extraction de dents de sagesse7. Vingt et un participants ont subi l’extraction de 2 dents à au moins 2 semaines d’intervalle. À la suite des interventions, ils ont reçu de façon aléatoire, après une des extractions, un traitement Reiki-LeShan à distance; et pour l’autre aucune intervention. Le traitement a été réalisé à distance par 2 praticiens à partir de photographies. Les résultats ont affiché une diminution significative de la douleur pour le groupe Reiki-LeShan par rapport au groupe témoin.
Dans une étude pilote sans groupe témoin, des chercheurs ont évalué l’utilité de l’ajout du Reiki aux analgésiques opioïdes pour gérer la douleur chronique8. Vingt volontaires ont reçu 75 minutes deReiki dans une salle avec éclairage tamisé et musique douce. Les résultats indiquent une diminution significative de la douleur suivant cette séance. Cependant, l’absence de groupe témoin, le petit nombre de participants et l’effet potentiel de la musique limitent la portée des résultats.
Une autre étude pilote a évalué l’efficacité du Reiki sur les niveaux d’anxiété et de douleur de 22 femmes se présentant pour une hystérectomie9. Les patientes étaient soumises au hasard à 2 types d’intervention : combinaison de Reiki et de soins standard, ou soins standard seulement. Les patientes ayant reçu du Reiki ont rapporté moins de douleur et ont demandé moins d’analgésiques en post-chirurgie comparativement aux patientes recevant les soins standard.
Améliorer la qualité de vie des diabétiques de type 2. Lors d’un essai clinique aléatoire d’une durée de 12 semaines, 93 participants ont reçu des séances de Reiki véritable ; 88, des séances « mimées » par des acteurs ; et 26, uniquement les soins habituels10. La médication habituelle était permise. Une diminution de la douleur et une amélioration de la distance de marche ont été observées, autant pour le groupe Reiki réel que le groupe Reiki mimé. Toutefois, ces différences n’étaient presque pas plus importantes que pour le groupe témoin. Les auteurs avancent que les effets observés résulteraient davantage de la relation participant-praticien que du Reiki lui-même.
Diminuer les problèmes de mémoire et de comportement. Une étude aléatoire a exploré l’efficacité du Reiki pour améliorer la mémoire et limiter les problèmes de comportement chez 24 patients présentant soit des atteintes cognitives légères, soit un début de maladie d’Alzheimer11. La moitié des participants ont reçu du Reiki 1 fois par semaine pendant 4 semaines. Les autres n’ont reçu aucun traitement. Les résultats indiquent une amélioration de la fonction mentale ainsi qu’une diminution des problèmes de mémoire et de comportement chez les participants du groupe Reiki. Mais ces résultats doivent être considérés comme préliminaires en raison de l’absence d’un groupe placebo (Reiki mimé, par exemple) et du petit nombre de participants.
Améliorer la qualité de vie des gens atteints de cancer. Une étude pilote, réalisée en chassé-croisé, a évalué l’effet du Reiki sur la fatigue, la douleur, l’anxiété et la qualité de vie de 16 personnes souffrant de cancer12. Les participants ont expérimenté en alternance, soit 7 séances de Reiki de 45 minutes réparties sur 2 semaines, soit des périodes de repos similaires. À la suite des séances de Reiki, la fatigue, la douleur et l’anxiété ont diminué, et la qualité de vie s’est améliorée comparativement aux séances de repos.
Une autre étude aléatoire a observé l’effet du Reiki chez 24 patients atteints de cancer avancé13. Ils ont reçu 2 séances de Reiki de 1 ½ heure, à 2 jours d’intervalle, ou ils se sont reposés le temps équivalent. Tous les participants pouvaient continuer de gérer leur douleur avec des opioïdes. Les résultats indiquent une diminution de la douleur et une amélioration de la qualité de vie pour le groupe Reiki, mais aucune différence dans la consommation d’analgésiques. Cependant, dans le groupe repos, les participants n’ont bénéficié d’aucun contact physique semblable à ceux du groupe Reiki. Il est donc difficile de savoir quelle part des résultats peut être attribuable spécifiquement au Reiki ou aux contacts interpersonnels.
Diminuer le stress et les symptômes dépressifs. Le Reiki est utilisé par certains praticiens pour réduire l’anxiété au moment de chirurgies ou dans des maisons de santé ou de retraite, par exemple. On a aussi rapporté qu’il pouvait contribuer à réduire le stress et les périodes de déprime chez les personnes âgées1.
Deux essais cliniques aléatoires ont évalué l’efficacité du Reiki contre le stress et les symptômes dedépression14,15. Dans le premier, des interventions de Reiki avec contact et de Reiki à distance ont été comparées à un placebo du Reiki à distance14. Une diminution significative des symptômes de dépression et du stress perçu a été constatée chez les groupes de Reiki (à distance ou avec contact) comparativement aux sujets du groupe placebo. De plus, les effets bénéfiques se sont maintenus 1 an après la fin des traitements. Ces résultats préliminaires laissent présager la possibilité d’un effet à long terme du Reiki sur la détresse psychologique.
Les résultats du second essai clinique ont été moins concluants. Trente-deux patientes se présentant pour une biopsie du sein ont été divisées au hasard en 2 groupes : soins standards seuls ou soins avec séances de Reiki avant et après l’intervention15. La diminution du niveau d’anxiété et des symptômes de dépression a été équivalente dans les 2 groupes.
Améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de fibromyalgie. Une étude aléatoire a investigué l’efficacité du Reiki pour améliorer la qualité de vie de 93 patients atteints defibromyalgie16. Les participants ont été répartis en 4 groupes : 2 groupes de véritable Reiki (avec et sans toucher) et 2 groupes de Reiki placebo (mimé par un acteur). Les participants ont reçu 2 traitements par semaine pendant 8 semaines. Peu importe les groupes, les résultats n’ont montré aucune amélioration pour l’ensemble des paramètres mesurés : niveaux de douleur, de fatigue, de la qualité du sommeil et du bien-être.
Section Applications thérapeutiques
Recherche et rédaction : Estelle Vallée, MSc, Chaire en approche intégrée en santé, Université Laval.
Révision scientifique : Claudine Blanchet, Ph. D., Chaire en approche intégrée en santé, Université Laval.
(janvier 2010)au paragrapheagraphe